Le feu sous la soutane

Le feu sous la soutane

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Inspiré d’une histoire vraie, ce roman raconte, au cœur du génocide rwandais, les affres psychologiques et la déchéance morale de Stanislas, un prêtre hutu accusé de viols et de crimes contre l’humanité.

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Quand je commence à chercher le moment crucial qui m’a conduit dans cette cellule, je sombre dans les dédales du doute.

Qu’aurais-je pu faire - qu’aurais-je dû faire ? - après la mort du président et la reprise de la guerre civile ? Rapidement, j’ai vu mon église se remplir de réfugiés.

En deux semaines, ils étaient plus de mille. Puis du jour au lendemain, deux mille. Fallait-il les renvoyer ? difficile, au moment où les canons tonnaient dans toute la ville et que les miliciens tuaient à tour de bras tout ce qui ressemblait à un Tutsi. Dans la vie, on pense que toute décision, tout acte finit par retomber dans l’oubli mais il n’en est rien. Ce qu’on fait un jour, on le porte dans son cœur à jamais.

A présent, je me repends de tous ces mensonges que je me suis faits… et auxquels j’ai cru ou voulu croire. Le moment où Damascène m’a tendu la machette, surtout : je l’ai prise de mon plein gré. J’étais armé et j’aurais pu me servir de mon pistolet. Pourtant, j’ai tendu la main. Mais c’est le souvenir de cette matinée où j’avais invité Speciose qui me revient maintenant à l’esprit. Je la vois encore en face de moi. Je ne suis toujours pas certain qu’elle était vraiment consentante...

"Affalé par terre, j’entends ces hommes poursuivre leur tâche : ils arrachent des brancards les hommes aux traits fins ou d’une grande taille - tous ceux qui ressemblent à des Tutsi- et les tailladent de leurs machettes. Je suis trop sonné pour pouvoir réagir, mais cela servirait-il à quelque chose ? Dans le brouillard de mon étourdissement, les hurlements des victimes me parviennent encore et aussi le bruit sec des os qui craquent sous chaque coup."

"Les jours suivants, je recueille encore trois autres filles. Me voici doté d’un véritable harem. Pour mon plus grand plaisir, elles partagent mon lit tous les soirs. Je dis toujours mon Notre-Père avant de rentrer dans ma chambre car je ne souhaite pas mêler Dieu à mes turpitudes sexuelles. Mais quelles nuits voluptueuses ! Jamais je ne me suis senti aussi comblé physiquement et c’est merveilleux d’être aussi loin de l’église et son atmosphère de terreur.Chaque fille à sa particularité et m’inspire une joie distincte."

Un soleil radieux éblouit le quai de la gare de Montélimar quand le train s’arrête. Deux gendarmes s’approchent de moi lors de ma descente. La visière du képi du premier projette une ombre sur son visage émacié comme un auvent au-dessus d’une entrée d’immeuble. Son collègue, plus corpulent, transpire d’abondance.

"Etes-vous le père Stanislas ? me demande le maigre.

- Oui. En quoi puis-je vous être utile ?

Je garde un ton calme mais n’en mène pas large. Je redoute ce moment depuis longtemps, depuis qu’un journal belge m’a accusé dans ses colonnes d’avoir participé au génocide.

"Veuillez nous suivre, mon Père, s’il vous plaît."

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