Grand tableau antifasciste collectif

Grand tableau antifasciste collectif

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Tableau peint par plusieurs artistes (Jean-Jacques Lebel, Enrico Baj, Erro, Roberto Crippa, Gianni Dova et Antonio Recalcati) en 1960 comme protestation contre la Guerre d’Algérie.

Peint en Italie et d’abord exposé à Milan, restitué à ses auteurs en 1988 puis déposé au Musée d’art contemporain de Marseille, il a été restauré par le Museum Moderner Kunst de Vienne en 1998…

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UGS : DAG051 Catégories : ,

Après Paris et Venise en 1960, Alain Jouffroy et Jean-Jacques Lebel organisent l'année suivante à la galerie Brera de Milan leur troisième Anti-Procès.

Inaugurée le 5 juin 1961, cette exposition collective internationale d' "une incroyable richesse" réunit des oeuvres d'une quarantaine d'artistes (Adami, Brauner, César, Dado, Fontana, Hundertwasser, Matta, Rauschenberg, Takis, Tinguely, Twombly...)

Parmi elles, un tableau de cinq mètres sur quatre, réalisé par Jean-Jacques Lebel, Erro, Enrico Baj, Roberto Crippa, Gianni Dova, Antonio Recalcati. Intitulée "Grand tableau anti-fasciste collectif", l'oeuvre peut être qualifiée de peinture d'Histoire.

Dans la lignée des Désastres de la guerre de Goya, du Guernica de Picasso, elle est une protestation évidente contre la guerre d'Algérie, ses "opérations de police", la torture, "la politique patriotarde, esclavagiste qui se cache derrière le torchon tricolore" (Lebel).

On peut y voir une femme violée, comme le fut Djamila par des parachutistes français, une croix gammée entre les noms de Sétif et Constantine, le texte in extenso du Manifeste des 121...

Neuf jours plus tard, le 14 juin 1961, vingt-cinq policiers envahissent la galerie: sur ordre du procureur Luigi Costanza, ils saisissent l'oeuvre, accusée de porter offense à "l'honneur et au prestige du pape Jean XXIII" et d'outrager "la religion d'État": sur un des généraux médaillés, au-dessus de la mention "La Morale", non loin des mots "La Mort", "La Patrie", on peut distinguer, collées, les images du pape et du cardinal Ottaviani.

Pliée comme du carton et non roulée, la toile sera séquestrée pendant plus de 20 ans dans la sinistre Questura de Milan, rue Fatebenefratelli, là-même où fut défenestré Pino Pinelli, en 1969, au cours d'un interrogatoire de police ("fait divers" qui inspirera au prix Nobel DarIo Fo sa pièce Mort accidentelle d'un anarchiste).

Récupéré en très mauvais état par Baj en 1988, le tableau (après restauration) sera exposé en 1992, à l'Hôtel national des Invalides (La France en guerre d'Algérie), en 1996 au Centre Pompidou ( Face à l'Histoire,1933-1996), en 1998 au Musée d'Art moderne de Vienne (Autriche), en 2000 à Milan, en 2008 à Alger (Les peintres internationaux et la Révolution algérienne).

Peut-être aura t-on l'occasion de le revoir en 2012, à l'occasion du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie? Un ouvrage coordonné par Laurent Chollet, retraçant l'histoire du Grand Tableau anti-fasciste collectif, a été publié en 2000, aux éditions Dagorno.

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